L’ostéopathie est une « médecine manuelle hollistique» qui repose sur des manipulations manuelles du système musculo-squelettique et myofasciale permettant de soulager certains troubles fonctionnels.
En effet, nous palpons les corps pour déceler des tensions ou des déséquilibres éventuels pouvant causer des malaises ou des maladies, puis nous effectuons des manipulations pour rétablir l’équilibre (l’homéostasie) du corps.
En ostéopathie, tous les maux physiques aussi bien que psychologiques peuvent avoir des répercussions sur tout le corps et engendrer une ou plusieurs dysfonction(s).
Ainsi, les mauvaises postures, les accidents, le stress ou les pensées négatives ne perturbent pas un seul système (musculo-squelettique, digestif, neurologique, vasculaire, hormonal…) mais l’ensemble de l’organisme.
Pour traiter chaque dysfonction, il faut donc rétablir l’équilibre dans le système musculo-squelettique et dans chacun des autres systèmes.
Ce déséquilibre se traduit souvent par des pertes de mobilité ou motilité (=l’ensemble des mouvements propres à un organe ou à un système).
Un corps en bonne santé serait doté d’une excellente motilité, non seulement dans les articulations, mais dans tous les tissus du corps : os, muscles, nerfs, ligaments, tendons, fascias, liquides, etc)
Les principes fondamentaux
L’ostéopathie est basée sur 4 principes fondamentaux selon Andrew Taylor Still :
- La structure gouverne la fonction : c’est à dire que les diverses fonctions corporelles seraient en étroite interdépendance avec la structure du système musculosquelettique.
- L’unité de l’être : il faut considérer le corps dans son ensemble et l’individu dans son intégralité. En effet, une partie du corps affectée veut dire un déséquilibre de l’harmonie du corps entier.
- La règle de l’artère : dans un corps bien irrigué, il n’y aurait pas de congestion ni de dégénérescence cellulaire.
- L’autoguérison : le corps possèderait ou pourrait générer les substances et les processus requis pour se soigner.
Champ d’application de l’ostéopathie
D’abord, l’ostéopathie s’adresse du plus jeune au plus agé (enfants, adultes, personnes agées, femmes enceintes et même bébés !)
En traitement :
Son champ d’application est parfois mal connu (de par l’origine de son mot), en effet, il ne résume pas qu’au traitement des maux de dos qu’ils soient chroniques ou aigus tels que les :
- cervicalgies, torticolis, dorsalgies, douleurs intercostales, lombalgies, lumbagos, sciatalgies…
Mais, l’ostéopathie est susceptible de soulager la plupart des manifestations liées à des troubles fonctionnels :
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- Du système locomoteur : entorses, tendinites, névralgies, maux de tête…
- Du système digestif : constipation, remontées acides (reflux gastro oesophagien), nausées, ballonements…
- Du système génito-urinaire : infection urinaire (cystites), douleurs génitales, énurésie…
- Du système oto-rhino-laryngologique et pulmonaire : otites, rhinites, sinusites, vertiges, bourdonnements, bronchites répétitives…
- Du système neuro-végétatif : état dépressif, stress, anxiété, troubles du sommeil.
Chez le bébé, on pourra soigner :
Les méplats au niveau du crâne (plagiocéphalies), les régurgitations, les coliques, les canaux lacrymaux bouchés, les troubles du sommeil…
En prévention :
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- Accompagnement de la grossesse : soulagement de certains problèmes fonctionnels comme les douleurs articulaires, lombaires, les problèmes de digestion… Vérification aussi de la mobilité du bassin et de l’axe vertébral de la femme enceinte afin de favoriser le bon déroulement de l’accouchement.Suivi post-accouchement : il est parfois nécessaire et bénéfique de faire une visite de contrôle suite à l’accouchement, pour vérifier notamment l’équilibre du bassin et petit bassin.
- Chez le nouveau né : un examen ostéopathique dans les semaines qui suivent la naissance peut corriger d’éventuelles dysfonctions causées par l’accouchement. Ces traumatismes peuvent influer sur la mobilité des jonctions des os du crâne et occasionner par la suite des troubles fonctionnels.
- L’accompagnement des suites d’intervention chirurgicale.
- L’accompagnement des traitements orthodontiques.
- L’accompagnement des traitements des pathologies orthopédiques de l’enfance et de l’adolescence. (scoliose, cyphose…)
Histoire de l’ostéopathie
« La médecine ostéopathique, s’appuyant sur les bases anatomiques et physiologiques du corps, est apparue au XIXeme siècle, sous l’impulsion d’un homme dont l’esprit curieux et ouvert, permit de poser les premiers fondements d’un art diagnostique et thérapeutique consistant d’une part à examiner et traiter globalement un individu au lieu de traiter sa maladie, d’autre part à tenter de conserver sa santé à l’individu pour éviter qu’il ne contracte une maladie. Cet homme est Andrew Taylor Still.
La naissance de la médecine ostéopathique
L’ostéopathie fut fondée par A.T. Still. en automne 1874, pendant une épidémie, il guérit un enfant de la dysenterie puis dix-sept autres avec succès ; ce fut le premier traitement ostéopathique.
Le 22 juin 1874, il rompt définitivement avec la médecine traditionnelle qui n’a jamais vraiment répondu à ses espérances et expose ses théories et résultats sur l’ostéopathie. Il établit les grands principes de l’art ostéopathique : « Je lance au vent la bannière de l’Ostéopathie ! ». Il soigne avec ses mains, ce qui devient tout à fait inconvenant pour ses pairs.
En 1892, l’American School of Osteopathy est créée à Kirksville. Il s’agit du premier collège d’ostéopathie au monde. Il consacre la reconnaissance officielle de l’ostéopathie dans l’État du Missouri. Les étudiants qui y sont formés reçoivent le titre de D.0. graduate (docteur en ostéopathie) et non pas de M.D. (docteur en médecine). Still tenait, dès le départ, à faire la différence entre deux activités professionnelles totalement différentes.
De 1892 à 1900, l’ostéopathie s’étend dans tout le Sud des États-Unis.
De 1894 à 1900, se développe une opposition violente des instances médicales officielles. L’ostéopathie acquiert pourtant le droit d’exercice dans la plupart des États, comme profession paramédicale, sans possibilité de prescription de médicaments, mais avec le droit de pratiquer l’obstétrique et la chirurgie. Des collèges de médecine s’ouvrent un peu partout aux États-Unis.
1905 est l’année de publication du Rapport Flexner. La médecine traditionnelle toujours prédominante, fortement organisée et structurée face à la toute jeune médecine ostéopathique, par le biais de la puissante Association de médecine américaine (AMA), exerça une énorme pression sur les pouvoirs publics qui nommèrent alors la commission Flexner. Celle-ci obtint, après inspection des institutions médicales privées, la fermeture de nombreux collèges et empêcha la création de ceux en cours de constitution. L’opinion publique en fut tellement scandalisée que des pétitions au niveau national obligèrent le président Theodore Roosevelt, dont la famille était traitée par ostéopathie, à autoriser l’ouverture de ces collèges en cours de constitution. »